La Clairière – presse
La presse en parle
2024
« La Clairière », de Séphane Jaubertie, mise en scène de Jérôme Wacquiez, prieuré de Senlis le 13 septembre 2024
Dans cette résidence bourgeoise, à la lisière de la forêt, résonne un coup de tonnerre ; soudainement c’est la panique : le mur a disparu !
Une fois envolé l’immense rempart qui protégeait de l’étrange, de l’étrangeté, de l’étranger, les peurs apparaissent, les esprits s’échauffent, les langues se délient.
Ça fait moins d’une semaine que Stéphane Jaubertie, l’auteur de théâtre, a confié « La Clairière », son texte, à Jérôme Wacquiez, le metteur en scène. Une semaine à peine et pourtant, même dans cette simple lecture ça fonctionne déjà. La troupe s’est emparée du texte, les mots sur le papier se sont dépliés et ont pris forme dans la voix de ces 7 comédiens assis face public, texte en main.
En consultant les copies de travail, on constate le travail déjà accompli en accord avec l’auteur. Le texte a été resserré pour constituer une dramaturgie dense, variée et cohérente. Tour à tour, émouvant, dramatique, comique, « La Clairière » suscite les réactions des quelques spectateurs invités à assister à cette naissance.
La nef renversée de ce superbe prieuré de Senlis accueille la résidence des « Lucioles », la troupe de Jérôme Wacquiez et en ce vendredi cet après-midi, les lycéens conviés à cette lecture ne sont pas les derniers à réagir au déroulement de l’action. Preuve est faite que, même à ce stade de la création, le texte « fonctionne » déjà et se suffirait presque à lui-même. Ce serait oublier le soin particulier apporté par le metteur en scène au choix des rôles. On est donc impatient d’assister à la suite, à l’émergence d’un jeu de scène, aux décisions prises quant à la scénographie.
Oui, le théâtre est toujours vivant, oui, on écrit encore des textes, oui, enfin, il est des écritures engagées qui n’estiment pas nécessaire de prendre la forme d’ennuyeuses plaidoiries démonstratives. La clairière en fait partie.
Eric Dotter