Molière et son dernier sursaut – Presse
La presse en parle
2009
De l’intégrisme et de la liberté
À travers des vitres et de faux miroirs, des comédiens jouent des fragments du Misanthrope.
Si les costumes sont d’époque, le contraste vient de la conception du décor, en réalité absent car les éléments scéniques transparents ne sont là que pour révéler l’absence de communication vraie entre les personnages.
Molière et son dernier sursaut : On tombe dans le classique tout en sombrant dans le moderne.
Le spectacle de Jérôme Wacquiez est superbe, on souscrit sans peine à sa démarche fut elle intello, les comédiens sont tous excellents, jouant avec superbe et aisance.
Molière, texte et prétexte
Il y a 10 interprètes qui jouent devant et derrières les vitres amovibles qui se plient à volonté pour libérer l’espace. Cela commence par la scène de jalousie que fait Alceste à Célimène devant le trop grand nombre de ses prétendants. Cela se poursuit par le texte subtil de Vinaver, qui a imaginé qu’on a fait un film tournant en dérision la vie de Molière. De jeunes acteurs révoltés s’inscrivent en faux contre ce mensonge. Ces jeunes gens en colère, férus d’orthodoxie moliéresque, sont prêts à tout pour empêcher la projection de cette oeuvre hérétique : pétition, manifestation, voire même incendies des salles de cinéma. C’est sans compter avec la malice de trois jeunes femmes très fines mouches qui entendent préserver la liberté de création en prenant le public à témoin. Jeu virevoltant avec un petit côté japonais propre au théâtre Nô.
Créée à Compiègne, dans son fief, au début de cette année, Molière et son dernier sursaut est joué par la Compagnie des Lucioles à Avignon.
Ce spectacle fait le pari d’associer, en deux parties, qui se complètent, des extraits du Misanthrope et d »un texte d’un auteur contemporain, Michel Vinaver.
Le dernier sursaut traite de la censure et du libre arbitre dans la société actuelle, portant « un regard ironique et amoureux sur l’oeuvre de Molière », explique l’auteur.
Le théâtre de Molière dépoussiéré
Les personnages de Molière : Alceste, Célimène et les autres, ceux là même que l’on retrouve dans le Misanthrope, étaient derrière le plexiglas… sur une scène épurée, au décor orange, que l’on oserait dire design.
Le thème principal : La liberté d’expression et les contradictions qu’il faut affronter pour la conquérir.
Déjanté, vous dis-je !
Un décor moderniste mêlé à des costumes du XVIIe siècle… D’entrée de jeu, nous sommes surpris. L’espace est organisé comme un labyrinthe, avec des panneaux en plexiglas qui matérialisent l’espace, propices aux quiproquos, obligeant les comédiens à contourner ou à se heurter, aux différents obstacles.
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Quitte à monter cet impromptu de Vinaver, une plutôt bonne idée que de le faire précéder de savoureux extraits du Misanthrope, histoire :
- de remémorer au spectateur jusqu’où l’intransigeance peut mener
- de se faire plaisir
- de préparer les inconditionnels du théâtre classique à la suite
… qui est du Vinaver de 1989, où un remake hollywoodien du Misanthrope fait scandale mais qu’une menace japonaise de négationnisme conduira les censeurs gaulois à… mettre de l’eau dans leur vin !
2008
Entre costumes d’époque Grand siècle (XIVe siècle), panneaux de plexiglas à l’horizontale ou à la verticale, intrusion soudaine du japonais et de l’anglais, le directeur artistique de la troupe compiégnoise des Lucioles, Jérôme Wacquiez, verse dans l’anachronisme. Il mélange avec humour des extraits du Misanthrope de Molière et du texte Le dernier sursaut, de l’auteur contemporain Michel Vinaver, dans la pièce Molière et son dernier sursaut.
La troupe des Lucioles s’amuse avec Molière pour questionner la censure et le libre-arbitre au sein de notre société moderne.
Molière, sous l’éclairage très particulier des Lucioles, a emballé le public du Ziquodrome
C’est une version modernisée, parfois exaspérante, souvent réjouissante, mais toujours étonnante du Misanthrope de Molière, qu’a présenté la troupe compiégnoise des Lucioles.
12/07/2008
Molière et son dernier sursaut (Avignon Off)
Poquelin le japonais
Molière était un auteur engagé : contre le fanatisme, le fondamentalisme et toute autre forme de bêtise ou d’abus. Alors que ferait-il si des comédiens idolâtres tentaient avec violence d’arrêter la diffusion d’un film tournant sa vie en dérision ? « Une pièce ! » répond Michel Vinaver. Une pièce montée avec le talent, le lyrisme, et la beauté qui accompagnent toute pièce de la Compagnie des Lucioles.
Tout commence avec quelques scènes du Misanthrope. Bien que n’étant pas le cœur même de la pièce, elles sont montées avec élégance et mettent le public en position de comprendre l’enjeu du texte de Vinaver et distillent l’ambiance globale de la production. A travers l’affrontement d’Oronte et d’Alceste pour l’amour de Célimène s’affrontent, ou plutôt se rencontrent, deux cultures : la douceur de la préciosité française et le charme strict et sévère du Japon.
Farce moliéresque ou plaidoyer pour la liberté de l’Art
La représentation du Misanthrope s’arrête brusquement à la scène II de l’acte IV : Célimène repousse Alceste et sa vision d’un bonheur loin des affres de la Cour. Un générique défile sur scène, le décor se transforme. Arrivent bondissante et grognante une horde de comédiens. La nouvelle vient de tomber tel un couperet : des Américains auraient tourné un film dans lequel Molière sur son lit de mort se serait imaginé sous les traits d’Alceste étreignant amoureusement Célimène. Comment ont-ils pu oser trahir ainsi le Maître, son art, et sa personne ? S’ouvre alors un grand débat à la façon d’une farce du grand Poquelin drôle et intelligemment menée sur la liberté de l’artiste.
Une beauté cosmopolite
La compagnie des Lucioles est réputée pour son talent à mélanger les genres. Ici, le remplacement d’un ballet de Lully par un ballet Nô pour conclure une pièce de Molière n’a rien d’incongru. Il est au contraire porteur de sens, comme bon nombre de détails de la mise en scène. Du combat d’éventails mené par les courtisans à la transformation d’une poésie d’Alceste en chant Nô, tout prêche pour l’universalité de l’art et la nécessaire ouverture des peuples aux autres cultures. La scénographie, ingénieuse et esthétique, sait s’adapter à l’évolution narrative. Monsieur Wacquiez et ses comédiens de talent, nous livrent deux ans après Camélia, présenté au Off 2006, une nouvelle production merveilleuse : sophistiquée sans tomber dans l’exagération et belle dans sa simplicité. Bravo.
Sébastien Cotte
01/02/2008, Molière et son dernier sursaut, L’Union
Molière au Forum
Molière et son dernier sursaut, tel est le titre de la pièce jouée le week-end dernier par La Compagnie des Lucioles de Compiègne au Forum de Chauny, en matinée devant des professionnels et en soirée devant le public chaunois.
La pièce, mise en scène de Jérôme Wacquiez, présente des extraits du « Misanthrope » de Molière suivi du « Dernier sursaut » de Michel Vinaver, un impromptu mettant en scène une troupe de comédiens qui, dépositaires de l’œuvre de Molière se scandalisent de la sortie d’un film tournant la vie du Maître en dérision.
Le film suscite une levée en masse des dévots de la « secte Molière » qui cherchent à s’opposer à sa diffusion. L’auteur, Michel Vinaver, s’est inspiré des événements ayant marqué en 1988 la sortie du film de Martin Scorsese « La dernière tentation du Christ ».
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